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Image vectorielle VS image matricielle – Partie 2 : inconvénients et usages

Quels sont les inconvénients de l'image matricielle et de l'image vectorielle ? Pourquoi est-il impératif d'utiliser des images vectorielles aujourd'hui ?

Aujourd’hui nous continuons notre comparaison entre l’image vectorielle et l’image matricielle. Après avoir définit ce que sont les images matricielles, vectorielles et en avoir donné les avantages respectifs, nous nous attarderons cette fois sur les inconvénients de chaque type et sur les utilisations des images vectorielles.

Bonne lecture !

Quels sont les inconvénients de chaque type d’image ?

Les images matricielles pixellisent

Utilité des vecteurs : agrandissement d'une image matricielle ... bouuuh
Utilité des vecteurs : agrandissement d’une image matricielle … bouuuh !

Pour commencer, reprenons l’article précédent : une image matricielle a une taille fixe, définie par le nombre de pixels par ligne et par colonne.

Il y a donc deux méthodes pour agrandir une image matricielle :

  • Agrandir la taille des pixels eux-mêmes, ce qui donne au bout d’un moment de gros carrés pas très jolis…
  • Augmenter le nombre de pixels en choisissant la couleur de chaque pixel plus ou moins au hasard.

Lorsqu’on rajoute des pixels, et donc de l’information, on parle de rééchantillonnage. Pour éviter d’avoir une image agrandie de mauvaise qualité, on peut utiliser des procédés particuliers. Les méthodes qui permettent de garder une assez bonne qualité créent donc de l’information à partir des données existantes.

Dans tous les cas, modifier la taille d’une image matricielle lui fera perdre en qualité.

Ensuite, les images matricielles de bonne qualité sont souvent très lourdes. C’est d’ailleurs pour cela que ces images sont compressées dans les formats JPEG, PNG, GIF… Pourquoi ces images stockent-elles beaucoup d’information ? La position en X, en Y et la couleur de chaque pixel doit être stocké dans le fichier image. Pour une image en full HD qui comporte 1920×1080 pixels (1 080 lignes de 1 920 pixels chacune), il faut donc stocker les coordonnées et la couleur de plus de 2 millions de pixels ! Alors qu’une image vectorielle ne stocke que quelques centaines de points d’ancrages…

L’inconvénient qui en découle est que pour faire des modifications complexes ou créer une image matricielle sur un logiciel dédié (je pense à la peinture digitale / digital painting), il faut posséder une machine plutôt puissante. Sans cela, il faudra être patient et ne pas s’énerver lorsque ça « rame » !

Enfin, pour modifier une image matricielle, on peut :

  • modifier les dimensions d’une partie de l’image en étirant ou rétrécissant la sélection
  • faire pivoter une sélection
  • utiliser des fonction plus poussées comme « déformation de marionnette » ou « transformation par cage », en plaçant des points charnières et en définissant les surfaces à transformer.

Les modifications d’une image matricielle sont donc moins simples à réaliser que pour une image vectorielle. Pour cette dernière, on peut modifier indépendamment chaque objet et chaque courbe et point d’ancrage de chaque objet.

Les images vectorielles doivent être créées et modifiées dans des logiciels spécifiques

Commençons par rappeler qu’effectivement, les caméras et appareils de capture d’image classique ne créent pas d’images vectorielles. Ils créent seulement des « cartes de pixels » (bitmap). Les images vectorielles ne peuvent être créées que sur les logiciels adaptés (tels qu’Affinity Designer ou Adobe Illustrator). De plus, tu dois être vraiment motivé pour te retourner le cerveau et penser vecteur, puisqu’elles sont moins connues du grand public. Il faut vraiment être dans un processus de création et prendre le temps de le faire. Pas tout à fait comme scanner une image ou prendre une photographie, n’est-ce pas ?

Ensuite, nous devons être vigilants lors de la construction de l’image, puisque le gros avantage des images vectorielles est de pouvoir être agrandies sans perte de qualité. En effet, en agrandissant l’image, les toutes petites erreurs de placement invisibles lors de la création vont devenir bien visibles ! J’en ai fait les frais plusieurs fois, et je crois bien que ça va m’arriver encore, débutante que je suis…

Enfin, pour atteindre un degré de réalisme important nous devons multiplier les objets vectoriels. Sinon, les images vectorielles ne peuvent pas reproduire les « tons continus » et les détails d’une image matricielle (comme une photographie). Et si nous voulons rester dans du pur vectoriel, certains effets sont à proscrire. Je pense notamment au Flou Gaussien, aux ombres externes et internes, etc.

Et quel est le rapport avec la conception graphique ?

Bon, nous avons vu la théorie des images matricielles et vectorielles. Et si on passait maintenant à l’application de tout ça ? Je ne te parlerai pas des applications des images matricielles, tu les connais sans doute déjà. Alors je vais me concentrer sur l’image vectorielle 🙂

Un logo ? Une image vectorielle bien sûr !

Tu as un joli logo mais il est encore en pixel ? Il est temps de le vectoriser !

Pourquoi donc ? Je te rappelle les principaux avantages de l’image matricielle :

  • facilement modifiable !
  • utilisable pour toutes les tailles avec une qualité au top !
  • un fichier léger, presque comme une plume !

Un logo vectoriel permet de faire autant de modifications que tu veux, rapidement. Pour rappel, il existe plusieurs banques d’images vectorielles. Tu peux donc simplement prendre plusieurs images comme base et les modifier pour créer ton logo.

D’ailleurs, tu peux aussi l’exporter comme image matricielle à la taille que tu veux. Pas besoin de refaire ton logo aux différentes tailles à chaque fois.

Et enfin, comme les images vectorielles occupent peu d’espace disque, tu peux les créer sur des appareils portables.

La création d’images vectorielles peut se faire sur une tablette

Comme je l’écrivais précédemment, les images vectorielles sont généralement plus légères que les images matricielles. Prenons par exemple un cercle de rayon R. Les informations stockées dans le fichier image, nécéssaire pour afficher ce cercle seront :

  • la forme de l’objet : un cercle
  • les dimensions de l’objet : le rayon R
  • la localisation du centre du cercle
  • le style du contour (qui peut être transparent) : couleur, épaisseur, transparence, forme du trait…
  • le style du remplissage (qui peut aussi être transparent) : couleur(s), dégradé, orientation du dégradé et type de dégradé, transparence…

Moins d’une vingtaine d’informations pour l’image vectorielle, même pour un affichage Full HD. Alors qu’il faudrait stocker l’information de 2 millions de pixels pour une image matricielle de la même taille !

Par conséquent, il est possible de créer des images vectorielles même sur des machines peu puissantes, comme les tablettes Androïd ou iPad, sans avoir de latence.

Pourquoi je vous en parle ? Parce qu’Affinity Designer est disponible sur iPad pour 22€ (voire 10€ pendant leurs fréquentes promotions !), et sans abonnement !

Non ce n’est pas un lien affilié, Serif n’a pas de programme d’affiliation de toute façon. C‘est juste que je suis convaincue de l’efficacité de la suite Affinity et que je souhaite t’en faire profiter si tu ne connais pas 😉

Petite démo d’Affinity Designer pour iPad

Les images vectorielles sont requises pour un rendu physique de qualité

Envie de commander des serviettes brodées aux armoiries de la famille ? C’est une image vectorielle qu’il te faut, avec des aplats de couleur pour que le prestataire puisse choisir les mêmes couleurs de fils que ton modèle. Il en va de même pour les autres types de marquages. Par exemple, pour le gauffrage (marquage en relief dans le papier), il faudra également une image vectorielle comme modèle. Mais cette fois avec seulement deux couleurs : le motif et le fond, correspondant au motif mis en relief et au fond qui reste inchangé.

Et sinon, plus classiquement, tu veux offrir un T-shirt personnalisé pour l’anniversaire de ton frère ? Tu peux choisir des photographies ou des illustrations, donc des images matricielles, mais il faudra respecter certaines conditions :

Pour un logo dans le dos par exemple votre fichier sera d’au moins 3543 x 4134 px et 300 dpi. Pour un logo sur le cœur, celui-ci fera 1063 x 591 px et 300 dpi.

Main Gauche

Sinon, tu envoies un fichier SVG, donc une image vectorielle. Ton imprimeur sera content car il n’y aura pas de problème de rendu !

Finalement, tu veux simplement faire imprimer ton logo sur des cartes de visite ou des plaquettes publicitaires ? Le mieux est encore et toujours de fournir une image vectorielle. Idéalement, si ton logo a tout de même des éléments de photographie, tu fournira une seconde version de ton logo. Plus simple, il sera en format SVG pour tout ce qui est gravure, sérigraphie ou gaufrage.

Voir cet article (externe) pour observer les différences de rendu imprimé entre les formats.

Comment différencier une image vectorielle d’une image matricielle ?

Précédemment, je te disais de te méfier parce que cet effet Flou Gaussien pixelise la forme que tu rends floue. Mais comment s’en rendre compte ?

Zoomer vraiment beaucoup pour voir apparaître les pixels (ou pas si on a bien une image vectorielle !)

Les pixels de l'image matricielle
Les pixels de l’image matricielle

Bon, tout est dans le titre ! Si quand tu zoomes beaucoup tu vois apparaître les pixels (les petits carrés) à un endroit de ton image, c’est que ton image n’est pas 100% vectorielle.

En effet, il est complètement possible d’enregistrer une image matricielle dans un format AI (Adobe Illustrator). Mais cela ne convertit pas l’image matricielle en une image vectorielle comme par magie ! C’est d’ailleurs, il me semble, une des choses courantes que rencontrent les graphistes quand ils demandent une image vectorielle à leurs clients. Tu n’auras plus d’excuses ! 😀

Ouvrir l’image vectorielle dans un éditeur de texte et chercher « data: »

Plutôt que de zoomer beaucoup en espérant voir apparaître (ou non) les pixels, tu peux directement aller voir dans le code de l’image. Je vais donc te donner l’astuce toute simple que m’a confié mon chéri développeur.

Comme tous les fichiers que tu peux trouver sur ton ordinateur et le web, tu peux ouvrir une image avec un éditeur de texte basique. Voyons quelques exemples de ce que tu rencontrera en ouvrant l’image avec TextEdit (sur Mac) ou Notepad (sur Windows) :

  • Si c’est plein de symboles incompréhensibles (en tout cas pour moi !) c’est que tu as sans doute une image purement matricielle !
  • Si tu reconnais un peu d’anglais c’est que tu as un fichier enregistré comme un fichier vectoriel, comme un SVG
Image vectorielle pure : pas de "data" dans le fichier SVG
Image vectorielle pure : pas de « data » dans le fichier SVG

Dans ce SVG, il va maintenant falloir que tu utilises la fonction recherche pour trouver « data ». Si ce mot apparaît au moins une fois, c’est que tu n’as pas une image purement vectorielle. C’est une image composée d’objets vectoriels et d’images matricielles. Typiquement, les ombres et flous seront enregistrés comme des images matricielles même en étant dans un logiciel de type Affinity Designer ou Adobe Illustrator.

Image vectorielle avec ombrage : présence du "data" dans le fichier SVG
Image vectorielle avec ombrage : présence du « data » dans le fichier SVG

Ce qu’il faut retenir

Si tu veux avoir une image comportant des éléments photographiés et/ou avec des dégradés et des fondus de couleurs sophistiqués, il sera sans doute mieux pour toi de créer une image matricielle. Par contre, si tu désires une image qui a des limites claires entre chaque élément et qui sera toujours bien net indépendamment de la taille, tu préfèrera créer une image vectorielle.

Voici un résumé de cette deuxième partie :

Inconvénients de l’image matricielle :

  • impossible à agrandir beaucoup sans perdre en qualité
  • fichier plutôt lourd s’il n’est pas compressé (mais la compression fait perdre en qualité)
  • plus compliqué à modifier rapidement

Inconvénients de l’image vectorielle :

  • nécessite d’être créée sur un logiciel dédié
  • attention lors de la création puisque de petites erreurs invisibles peuvent se révéler lors de l’agrandissement
  • certains effets qui permettent d’avoir un aspect plus réaliste pixellisent l’image

Les images vectorielles en conception graphique :

  • Les logos sont impérativement 100% vectoriels
  • Peuvent être créées n’importe où grâce à la disponibilité du logiciel sur tablette
  • Permettent un marquage (impression, sérigraphie ou gaufrage) de meilleure qualité

Pour vérifier si un fichier SVG comporte des éléments matriciels : zoomer beaucoup et parcourir l’image ou rechercher « data » en ouvrant l’image dans un éditeur de texte.

En espérant que ces deux articles te seront utiles pour choisir un type d’image plutôt que l’autre selon tes besoin ! Et s’il y a des choses qui ne sont pas claires ou manquantes, je serais ravie que tu me le signales en commentaire !

A très bientôt !

Et si tu penses que ça peut intéresser tes amis ou ta famille, n'hésite pas à partager !

5 réponses

    1. Bonjour Stephane et merci de ta question !

      Je te recommanderai Inkscape, parce qu’il est vraiment très complet et utilisé par beaucoup de personnes. Du coup tu peux trouver beaucoup de tutoriels et des forums pour t’aider quand ça coince 😉
      Après je ne le trouve pas aussi bien optimisé et simple d’utilisation qu’Affinity Designer, c’est pour cela que je n’en parle pas pour le moment.

      Un tutoriel sur Inkscape pour faire par exemple le paysage vectoriel (que j’ai réalisé sur Affinity) t’intéresserait ?

      A bientôt !

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