Aujourd’hui, nous attaquons le cours sur la conception de l’image dénotative dans ce second article-résumé de la série sur les Fondamentaux du Design Graphique. Retrouvez le premier article de la série en cliquant ici.
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Nous sommes entourés d’images. Certaines ne sont qu’une représentation littérale d’un objet ou d’une personne. C’est le cas des photographies que l’on fait habituellement pour garder une trace d’un moment qui nous a plu. C’est également le cas de certains logos qui représentent un objet précis, comme la fameuse marque à la pomme croquée ;).
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D’autres, en plus de représenter des objets et/ou des personnes, transmettent une idée, un message codé. Pour le décoder, nous nous appuyons sur nos références culturelles acquises au cours de la vie. Evidemment, ce type d’images permet de faire passer des messages beaucoup plus profonds. Mais les personnes qui n’ont pas la même expérience culturelle que le concepteur peuvent ne pas comprendre le message comme le créateur de l’image l’avait imaginé.
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Dans cet article-résumé nous allons nous intéresser au premier type d’images : les images dénotatives.
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Qu’est-ce qu’une image dénotative ?
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Qu’est-ce qu’une image dénotative ? C’est un mot compliqué, mais en fait vous en voyez tous les jours et vous en créez sans doute déjà. C’est le type d’image le plus simple à réaliser. Il s’agit juste de représenter un objet, un être ou un lieu, tel qu’il est. L’image ne fait pas passer d’autre message, c’est seulement la chose que vous avez choisi de reproduire. C’est une représentation exacte de l’objet, de l’être ou du lieu.
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Voyons maintenant quelques images dénotatives de certains objets du quotidien : une paire de lunettes de soleil, un crayon, un avocat, une tomate (ananas, s’il vous plaît :p) et une tasse.
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En regardant ces images, il est difficile d’y voir autre chose que l’objet photographié. Il n’y a pas de sens caché. Une image dénotative capte l’essence même de l’objet qu’elle représente.
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Transmettre l’essence d’un objet
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D’ailleurs, comprendre ce qui fait que nous reconnaissons un crayon, une tomate, une paire de lunettes ou encore une tasse est essentiel pour le graphiste. Réfléchissez-y : qu’est-ce qui fait que vous reconnaissez une paire de lunette ? Est-ce les formes (deux cercles reliés et des branches sur les côtés) ? La texture des verres ? La couleur sombre des verres pour savoir que ce sont des lunettes de soleil ? La modification éventuelle de ce qui se trouve derrière les verres pour des lunettes correctrices ? Un mélange de tout cela ?
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Qu’est-ce qu’il suffit de représenter pour faire comprendre que ce sont des lunettes ?
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Pour l’exercice, nous choisirons un objet que l’on peut représenter de façon très simple mais qui peut être représenté de beaucoup de façons différentes. Eh oui, pour pouvoir tester beaucoup de méthodes différentes ! Mais prenez un objet de tous les jours, qui ne risque pas de s’abimer. Un objet que vous pourrez éventuellement peindre pour faire des empreintes !
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Pour l’exemple, nous allons suivre le professeur et choisir une pomme.
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Lorsque vous voulez créer l’image d’une pomme, à quoi pensez-vous ? Quels sont les éléments indispensables pour faire comprendre que c’est bien une pomme ? Ce sont :
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- la forme (en forme de pomme ?? Sans rire !),
- la couleur (rouge et jaune),
- la texture (lisse et rugueuse en même temps),
- les proportions (entre le fruit et le pédoncule par exemple),
- la présence de certains éléments comme le pédoncule (et pourquoi pas une feuille pour aider encore plus à la communication ?)
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Un objet peut exister sous différents états et pourtant nous comprenons quand même qu’il s’agit de l’objet. Par exemple, la moitié d’une pomme nous donne d’autres éléments de compréhension pour comprendre qu’il s’agit d’une pomme.
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- la forme (en “coeur” un peu)
- la couleur (la peau toujours rouge et la chair jaune clair)
- la texture (douce et juteuse, je peux vous l’affirmer !)
- les proportions (entre le fruit et la queue toujours)
- la présence de certains éléments comme les pépins qui n’étaient pas visibles tout à l’heure.
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Même si on coupe encore la pomme, en quartier par exemple, on reconnaît toujours que c’est une pomme. On peut aussi changer de point de vue, donc changer les éléments qui communiquent, et toujours comprendre que c’est une pomme.
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Choisir la complexité de l’image dénotative
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Ainsi, dans la vie réelle, les objets peuvent être vus et reconnus de nombreuses façons différentes. Et il en va de même pour les images que nous créons. Mais pour bien faire passer le message, il faut bien connaître les éléments essentiels de l’objet et les représenter. Comment représenter une pomme ?
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On peut choisir de représenter :
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- le contour de la pomme, donc sa forme
- le contour avec de la couleur
- l’intérieur de la pomme, avec les pépins caractéristiques
- un mélange de tout cela, ou d’autres choses…
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Ces images sont créées par un graphiste (newbie je dois bien l’avouer puisque ce n’est que moi) en contrôlant la communication puisque n’importe qui peut reconnaître une pomme.
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Certaines fois, le graphiste se plante ! Par exemple ici où j’ai voulu tester une forme carrée en gardant le code couleur de la pomme. On aurait du mal, en dehors de ce contexte, à comprendre qu’il s’agit d’une pomme.
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Peut-être qu’en rajoutant de la texture cela serait plus compréhensible ?
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Qu’en pensez-vous ? Dites-moi en commentaire ! 😀
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Je trouve cela plutôt concluant : juste en rajoutant la texture de la peau de la pomme, l’image devient facilement compréhensible (même si ça fait bizarre …).
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Ainsi, une partie du travail des professionnels de la conception graphique consiste à contrôler ces éléments et à contrôler les effets visuels qui pourraient signifier autre chose que ce qui était prévu à la base.
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Nous verrons plus tard comment délibérément ajouter des messages et les utiliser pour communiquer d’avantage dans l’article traitant des images connotatives.
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Choisir la technique de création de l’image dénotative
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Quand nous créons une image dénotative, nous devons également prendre en compte la manière de représenter que nous choisissons pour créer l’image. Par exemple, j’ai choisi de dessiner la pomme en volume avec les couleurs pour un résultat plus ou moins proche de la réalité. Ou alors juste le contour pour lequel le public doit interpréter la forme du trait, la présence du pédoncule et la relation d’échelle entre les deux, pour comprendre qu’il s’agit d’une pomme. Mais, même sans couleur ni volume, nous pouvons faire passer le message qu’il s’agit d’une pomme.
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Si nous décidons d’ajouter à ce trait des hachures pour faire le volume, il y a beaucoup plus d’informations sur la pomme. Mais cette image reste simplement l’image d’une pomme, ni plus ni moins.
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Si maintenant on revient à l’image en couleur et volume, l’image devient plus photoréaliste. Alors que le trait du contour de la pomme, lui, était plus iconique. Pourtant, toutes les deux sont des images dénotatives. L’une est très minime et ne donne que très peu d’information alors que l’autre, dans la technique employée (les pastels gras de ma fille :p), donne des informations sur la couleur et le volume de la pomme.
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Le concepteur choisit ainsi la ou les techniques qui seront employées pour créer une image. Peu importe la technique employée, une image dénotative est lue uniquement comme l’image de l’objet, de l’être vivant ou du paysage qu’elle représente.
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Selon l’utilisation prévue de l’image, le concepteur choisira de créer une image minimale, photoréaliste, subjective ou partiellement abstraite. Il faudra cependant toujours se souvenir de fournir des éléments qui permettent au public de reconnaître l’objet représenté.
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Par exemple, pour une identitée visuelle, comme un logo, l’image de l’objet devra être lue très rapidement. On choisira alors de réduire les détails et la complexité pour ne retenir que l’essence de l’objet.
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Pour être capable de créer une image adéquate aux différentes situations, il est primordial que le graphiste ait de nombreuses techniques à sa disposition. C’est ce que nous verrons dans le prochain article de la série 🙂
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Nous arrivons à la fin de ce deuxième article-résumé consacré à l’image dénotative. J’espère que vous avez en tête maintenant de nombreux exemples d’images de ce type pour vous inspirer ?
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Je vous propose maintenant de vous amuser à créer des images, dénotatives donc, des objets qui vous entourent ou d’autres choses qui vous inspirent plus. Essayez ensuite de réduire au maximum la complexité pour arriver à l’essentiel de l’objet. Et n’oubliez pas de nous partager en commentaire vos créations ! 😀
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Référence :
- Fundamentals of Graphic Design, Coursera
3 réponses
Wow j’adore tous ces conseils techniques !
Je ne suis pas un expert, mais tu arrives à rendre simple des choses qui me semblaient compliquées à comprendre, voire même inaccessibles.
Merci à toi 😉
Eh bien un grand merci à toi de me l’avoir dit, ça me motive pour continuer ?